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ACCEPTER SA COLÈRE

ACCEPTER SA COLÈRE

Il est normal, même légitime, de ressentir de la colère à un moment ou un autre du quotidien, au travail et même avec les personnes que nous chérissons. L’agressivité est une émotion saine au même titre que toutes les autres. Elle devient cependant un problème si nous la refoulons ou si nous explosons. Ces deux extrêmes causent des dommages pour la personne en colère et pour celles qui encaissent les coups. 

La colère niée

L’agressivité existe en soi comme dans tout être. Nier cette réalité implique de faire porter à l’autre ce que nous refusons de voir en nous. En psychologie, c’est ce qu’on appelle «faire de la projection». Dans le choix amoureux, il n’est pas rare que l’autre «porte» pour nous ce que nous ne voulons pas voir. C’est en quelque sorte un «troc implicite» entre les deux partenaires. On peut facilement s’imaginer un Joseph être d’un calme olympien, tandis que sa belle Marie, être du type plutôt volcanique. Les contraires s’attirent, dit-on !

La colère étouffée

À tort ou à raison, nous craignons les conséquences si nous osons faire part de notre colère à nos proches, notamment celle de perdre leur estime. Mais étouffer ce besoin de se sentir compris-e et accepté-e ne peut que l’alimenter, au point où celle-ci finit par nous effrayer. Plutôt que d’exprimer nos sentiments par peur d’exploser, le ballon continue de se gonfler et nous ne pouvons qu’en souffrir, tôt ou tard. À la longue, l’agressivité menace de se transformer en stress ou même en maladie.

La colère déplacée

Des études révèlent que nous sommes enclins à décharger notre colère sur les personnes les plus significatives dans notre vie. Un scénario typique: Pierre loupe une vente avec un client important. Déçu de sa performance, il rentre à la maison. Tu n’as pas l’air de bonne humeur chéri ? lui demande gentiment Suzie. Mais non, y’a rien, répond Pierre. Réponse classique ! Durant le repas, Pierre ne dit mot sauf pour critiquer le coût des côtelettes d’agneau que Suzie a apprêtées avec amour. S’estimant ridicule d’avoir raté sa vente, Pierre s’est trouvé dans l’incapacité de se confier, même à Suzie. Mais celle-ci est sur son chemin et c’est sur elle qu’il décharge son hostilité. Visa le noir, tua le blanc : mauvaise cible. Le fait de déplacer sa colère ne la fera pas disparaître. Si les sentiments négatifs ne sont pas reconnus, la rage augmentera. Ça fera deux personnes en colère au lieu d’une!

La colère explosive

Certains ont l’habitude de tout retenir à l’intérieur. Comme la bouteille de pepsi ouverte qu’on avait  préalablement brassée. Elle éclabousse  partout et tout le monde en prend pour son rhume ! Certaines personnes  ont le pepsi constamment brassé pour tout et pour rien. Elles auraient avantage à garder le bouchon bien fermé, comme on dit ! Ces «colériques» sont davantage susceptibles de perdre leur emploi, leurs amis ou de causer des conflits conjugaux chroniques.

Que devons-nous faire si la colère

  •  envahit notre esprit au point de ne plus apprécier la vie ?
  • est la source d’un événement qui est survenu il y a longtemps ?
  • nous pousse à des comportements violents envers nous-même ou envers les autres ?
  • nuit à nos relations avec notre famille, nos amis, au travail ?

Quelques solutions…

Il est possible d’apprendre de nouvelles attitudes en posant des gestes concrets. En voici quelques-unes:

  • identifier la source de notre colère. Pour cela, il faut surtout essayer de ne pas trop réagir en prenant du recul par rapport à la situation. Se donner une période de refroidissement: parfois 10 secondes font la différence, parfois 30 minutes et quelquefois, toute une soirée ! Prendre conscience de notre colère est aussi important que de la dire;
  • essayer de penser à quelque chose d’autre comme porter son attention sur un souvenir  agréable;
  • trouver des exutoires: courir, nager, danser, chanter, sauter, bûcher du bois…respirer. Tout ce qui contribue à faire sortir l’énergie de soi est bon;
  • s’affirmer. L’agressivité refoulée risque de masquer l’amour et la tendresse qu’on ressent pour l’autre;
  • apprendre à rire de soi-même; éviter de se jeter la pierre;
  • parler à quelqu’un à qui on a confiance et qui peut être en mesure de voir la situation de façon plus claire que soi;
  • renoncer à des attentes irréalistes par rapport à soi-même ou par rapport aux autres.

Si le problème persiste

Plusieurs peuvent se tirer d’affaire en intégrant quelques trucs utiles et en apprenant à contrôler leurs pulsions agressives. Après tout, n’est-ce pas l’agressivité qui permet à l’humain de survivre ? Mais si la douleur du colérique ou de la victime persiste, consulter en psychothérapie individuelle ou de couple peut être salutaire. Même la relation la plus orageuse peut être sauvée. Il peut aussi arriver que l’on découvre que l’amour inconditionnel a ses limites…

 

Nicole Desjardins, M.A.

Sexologue et psychothérapeute

Thérapeute spécialisée de la thérapie de couple et familiale

819-320-0234  Val-Morin, Laurentides

450-530-6630  Blainville

Cet article a été publié dans le journal communautaire Ski-se-dit de Val-David, février 2011.

Pour lire mes chroniques sur la sexualité:  www.sexologuelaurentides.com

 

 

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