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Tendresse ou sexualité? La même chose, vous croyez?
Tendresse et sexualité sont souvent confondues. Pourtant, si la sensualité et la sexualité permettent à la tendresse de s’exprimer, elles ne sont toutefois pas un passeport garantissant la présence de la tendresse dans une relation de couple. Pour se rapprocher, se comprendre, communiquer, donner et recevoir de l’amour et de la chaleur, la tendresse n’a pas son pareil.
L’apprentissage de la tendresse
Le fœtus réagit aux caresses et aux massages reçus par le corps de la mère. La peau du bébé est une « antenne » très sensible au toucher, à la tendresse et à la chaleur du corps de l’adulte qui lui envoie des messages d’amour. En grandissant, un enfant utilise cette antenne pour entrer en communication avec le monde qui l’entoure. Une fois adulte, il ressent à travers son corps les émotions suscitées par une rencontre, un toucher ou une situation. Ainsi, une impression de bien-être procure du plaisir, une sensation que la plupart d’entre nous souhaitons répéter. Au contraire, toute situation qui cause un malaise engendre la méfiance.
De l’enfance à l’âge adulte, plusieurs d’entre nous avons perdu contact avec une partie de notre antenne et ce, pour différentes raisons. Les touchers-blessures vécus lors d’abus physiques et/ou sexuels, les sévices corporels ou les conséquences d’une absence de toucher sont autant de raisons qui poussent les humains à couper le contact avec cette sophistiquée antenne qu’est le corps.
Notre représentation du rapport amoureux est également fortement influencée par tout ce que nous avons lu, entendu et vu au cours de notre vie, et plus particulièrement pendant notre enfance et notre adolescence. Lectures, téléromans et films ont pu nous amener à croire, par exemple, que tout ce qui entoure la tendresse est naturel, et ne demande pas d’effort. La pornographie, aussi omniprésente qu’elle soit, est quant à elle « dénudée »… de signes d’affection!
De la même façon, les gestes et les paroles des adultes significatifs de notre enfance ont pu nous envoyer des messages à propos de l’amour. Ces adultes peuvent faire partie de notre parenté, ou encore être membres d’organisations significatives comme l’Église, notamment. Il est intéressant de se questionner à savoir si nous sommes habités par les mêmes peurs que nos parents face à l’expression de la tendresse. Évitons-nous les moments où notre partenaire pourrait nous toucher, nous caresser, entrer dans notre intimité? Au contraire, reproduisons-nous dans notre couple les mêmes touchers de douceur dont nous avons été témoins lorsque nos parents exprimaient leur attachement l’un envers l’autre?
S’ouvrir ou se rouvrir à la tendresse
Plusieurs facteurs peuvent expliquer que notre antenne ne perçoive plus les signaux de la tendresse.
En plus des apprentissages qui ont influencé la façon dont nous exprimons la tendresse, la venue des enfants, le manque de temps, la fatigue et les malentendus quant aux différences entres les hommes et les femmes sont également des obstacles à la tendresse.
Que faire alors? Comment créer un espace propice à la tendresse, où l’intimité pourra se développer, ou renaître? C’est ce que nous aborderons le mois prochain.
Pour en connaître davantage: Touche-moi avec tendresse: le besoin de se toucher, de toucher et de se laisser toucher avec le coeur, Claude Guilbeault, Édimag, 1998.
Cette chronique a été publiée dans le journal communautaire Ski-Se-Dit de Val-David, octobre 2011.
Par Nicole Desjardins, M.A.
Sexologue et psychothérapeute
Thérapeute spécialisée de la thérapie de couple et familiale
819-320-0234 Val-Morin
450-530-6630 Blainville
Pour lire mes articles sur la sexualité: www.sexologuelaurentides.com